Le prix à payer ?

Il y a déjà plusieurs années, une amie m’a dit que j’avais toujours ce que je voulais dans la vie, et plutôt facilement, sans effort, presqu’en claquant simplement des doigts …

A l’époque où cette personne m’a dit ça, elle vivait dans une ville pas trop « sexy » qui ne lui plaisait pas vraiment, et son petit ami ne voulait absolument pas se marier. De notre côté, nous venions d’arriver à Londres, et de nous fiancer. Elle avait donc l’impression que cela m’était venu naturellement, et il était même un petit peu sous-entendu que je ne méritais pas vraiment tout ça, finalement …

Attention, je ne dis pas que je mérite quoique ce soit, et surtout que je mérite mon bonheur plus que quelqu’un d’autre, bien sûr que non, mais cela m’avait tout de même semblé un peu injuste à l’époque … Mon année de recherche à Londres, je ne l’avais pas obtenue « en claquant des doigts », mais en travaillant depuis de longues années, d’abord pour décrocher une bourse de thèse à la sortie de mon école d’ingénieurs, puis pour rendre une thèse aussi bonne que possible, afin justement d’assurer mon avenir professionnel.

Je n’ai jamais oublié ces mots, prononcés sous le coup de la jalousie et du mal-être bien sûr … Mais peut-être est-ce vraiment l’image que les gens ont de moi ?

C’est vrai que depuis, en plus, je m’en suis plutôt bien sortie professionnellement, car j’ai quitté la recherche mais trouvé ma voie ailleurs rapidement, dans un domaine assez lucratif, avec le même employeur depuis cinq ans, qui a accepté que je travaille à distance pour me permettre de suivre mon Mari dans le Sud,  et en validant du premier coup plusieurs formations pro indispensables dans mon métier … Là encore, cela fait beaucoup de claquements de doigts, mais pourquoi pas …

Côté personnel, c’est vrai que ma relation avec Lui est quasiment sans nuage depuis quinze ans … Nous avons en plus eu la chance d’économiser pas mal d’argent depuis la fin de nos études, et nous sommes devenus propriétaires en mai dernier d’un bien du coup plus grand et « luxueux », disons, que la plupart de nos amis qui avaient achetés des petits appartements très tôt (et qui ont eu pour la plupart des enfants avant nous, donc qui ont moins pu économiser …). Mais pour réaliser cela, j’ai pour ma part renoncé à vivre à Paris, ville que j’aime énormément (j’en reparlerai bientôt) …

Bref, lorsque nous avons compris début 2012 que faire un enfant allait être un petit peu plus compliqué que prévu, je me suis surprise à penser que c’était peut-être pour équilibrer la « balance de notre vie » … Jusqu’à présent, la vie nous souriait plutôt, et il fallait bien nous envoyer une petite épreuve à surmonter …

H. est arrivé depuis, heureusement, mais maintenant que le deuxième enfant prend un petit peu son temps également à mon goût, je ne peux m’empêcher de repenser à cela …

Serait-ce une sorte de prix à payer ?

Et bien, si c’est le cas, Madame la vie, je l’accepte, mais, n’oublie pas, nous nous battrons autant que nécessaire pour y arriver (« Whatever it takes » en anglais dans le texte) … 🙂

Pensez-vous que parfois les épreuves de la vie sont là pour « équilibrer » une sorte d’ordre établi ?

25 réflexions sur “Le prix à payer ?

  1. Je ne crois pas le moins du monde à ce rééquilibrage !! Sans quoi, avec mon passé pas sper lolilo, je croulerai aujourd’hui dans un océan de bonheur et de réussite… Je crois que c’est juste une question de chance ou de malchance tout ça…

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    1. Oui Julys, je sais bien malheureusement que cette histoire de rééquilibrage ne s’applique pas souvent, ou pas dans le bon sens… Comme tous mes billets, c’était un peu un coup dans le vide, juste pour exorciser certaines pensées qui me polluent un peu je pense …
      Mais, je me permets quand même de te souhaiter un beau rééquilibrage tchèque dans quelques mois … 🙂

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  2. Je viens de découvrir ton blog et j’ai l’impression qu’on partage pas mal de choses 🙂

    J’ai également eu ce genre de remarques notamment quant à ma « réussite académique ». Alors oui, certainement, il y a une part de chance: chance d’avoir pu entamer des études, d’avoir des parents qui m’ont encouragée, des facilités peut-être de mémoire, etc. Mais la réussite ne se limite pas à la chance mais plutôt à la capacité de saisir les chances et de se battre pour les concrétiser.

    Comme Julys, je pense qu’il y a une énorme part de chance ou malchance à la base mais aussi, j’ai envie de croire que dans une certaine limite nos vies dépendent de ce que nous faisons avec les cailloux (parfois montagnes malheureusement, c’est pourquoi je parle de limites) et ces lumières que nous rencontrons sur nos chemins.

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    1. Bien sûr que nous avons eu de la chance à la base, être nées en France, avoir eu des parents présents et capables de nous soutenir pendant de longues études supérieures … mais la suite, elle ne tient qu’à nous, avec toujours un soupçon de chance par dessus …
      Et je suis contente de partager certaines choses avec toi biquette, alors ! 🙂

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  3. Oui, comme Julys, je pense que malheureusement tout ne s’équilibre pas. Il y a des gens qui sont poisseux, voire très poisseux. Comme toi, j’ai eu beaucoup de chance dans ma vie, et souvent je me demande quand viendra la grosse claque. Il faut profiter et savourer ce que nous donne la vie, même si elle n’est pas celle que l’on avait imaginée. J’ai aussi mis plus de temps pour petite deuz et j’ai fini par avoir un bébé tout beau et en pleine santé. Face à ça, une personne qui m’est plus chère que tout, a enfin réussi par avoir un petit prem’s par FIV et il est gravement malade. Pfiouuu. Bisous

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    1. Tout d’abord je suis navrée de lire cette triste nouvelle de ce petit enfant malade … c’est sûr que ces choses-là nous serrent fort le cœur, et rendent difficile l’exercice bancal du rééquilibrage que j’aborde dans mon billet … 😦
      Tu as raison, il faut savourer ce que la vie nous apporte à l’instant présent, mais dans certains cas c’est un peu plus difficile …

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  4. Je crois en la réincarnation et souvent face à des galères je me dis que c’est le prix à payer pour une erreur d’une vie antérieure… Est-ce que je pense comme ça pour me rassurer car il y aurait explication ? Peut être.

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    1. Bon je ne pense pas croire à la réincarnation, pourtant j’ai parfois des impressions de « déjà-vu » assez puissantes, et je sais que c’est censé faire écho à nos vies antérieures …
      Bref, je vois en tout cas que tu te poses tout plein de questions comme moi … arghhhh …

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  5. Décidément, on partage pas mal de choses… Une thèse, un métier un peu plus éloigné de la recherche, un fils, une envie de bébé 2 et ce regard qui dit que tout est facile pour nous… Je crois simplement que ça dépend beaucoup de nos tempéraments. Et comme nous sommes deux grandes impatientes, et bien les choses avancent vite et dans le bon sens !

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  6. Je me dis souvent aussi que je « paie » la chance d’avoir eu une enfance heureuse, d’avoir fait des études de rêve et d’avoir un bon métier. Puis comme toi, j’analyse et doit reconnaître que les bonnes conditions de départ n’ont pas suffit et qu’il a fallu du travail et de la volonté pour obtenir ce que l’on a. Cela doit être aussi une question de personnalité avant tout car (parfois) le matin quand mon tram arrive en même temps que moi sur le quai, je me dis que je paierai cette chance dans la journée avec un truc pas cool qui me tombera dessus. Bref. La PMA n’est qu’un accélérateur à gamberge!

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    1. Un « accélérateur à gamberge » c’est tout à fait ça ! Quand tu vois que j’arrive à pondre un article par jour depuis plus d’un mois avec tout ce qui me passe par la tête alors que je ne suis même pas dans un parcours PMA en ce moment, ça (me) fait peur …
      Par contre je ne pense pas que tu payes le fait que ton tram arrive en même temps que toi sur le quai le matin, t’inquiète. 😉
      Et j’espère plutôt que très vite tu seras récompensée dans votre parcours …

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  7. Je ne crois pas (tout comme Julys) qu’on paie le prix de quoi que ce soit. Mais j’avoue y avoir déjà pensé. Sache que le prix de ce qu’on a, on l’a déjà payé : c’est en travaillant, se privant de sorties / week-end / etc qu’on a acquis notre situation aujourd’hui.
    Je comprends ton questionnement en tous cas. Sache, pour te donner un exemple, que personnellement (après une enfance très très heureuse) ; j’en ai sacrément bavé au début de l’âge adulte. J’ai une bonne situation, une jolie et grande maison mais j’en ai vraiment bavé. Alors, du coup, je le vois pas trop, le prix à payer.
    J’espère que bientôt, Madame la vie aura compris que vous ne lâcherez rien et vous donnera l’objet de votre plus grand désir ! 🙂
    Des bisous

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    1. Merci pour tes souhaits, c’est adorable.
      Tu sais que je vous souhaite la même chose, et plus encore.
      Oui pour notre situation professionnelle, je suis d’accord avec toi, on l’a acquise en travaillant dur. Pour les achats immobiliers aussi, dans un sens, c’est en faisant des compromis et en se privant un peu parfois que l’on arrive à avoir ce que l’on veut … Mais je sais bien que la (mal)chance jouera quand même toujours un rôle dans tout ça …

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      1. Tu as raison pour la chance et la malchance, c’est une composante inévitable de nos vies. On n’y peut rien, il faut l’accepter même si ce n’est pas toujours facile !
        J’espère que bientôt, la chance sera avec nous ! 😉
        Des bisous

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  8. C’est drôle je me dis souvent la même chose !!! Je n’ai jamais vraiment connu l’échec dans ma vie, jusque là. Parfois je me dis que la vie me donne une bonne leçon.
    Et franchement, je n’en sais rien.
    Pour me rassurer, souvent, je me dis que c’est justement parce que ce n’est pas le bon moment. Que la vie qui est généreuse avec moi continue de m’envoyer des signes, et qu’on aura notre bébé au moment où ce sera le plus adapté et que bébé sera le plus heureux.
    C’est ainsi que j’essaye de voir les choses, c’est probablement du bullshit, mais bon… 😉

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    1. Oui c’est exactement ce que je me suis dit au début de nos problèmes : « tiens, il fallait bien que l’horizon se noircisse un peu, depuis toutes ces années ».
      Et en fait, j’avoue être d’accord avec la dernière partie de ton commentaire, enfin cela s’est en tout cas vérifié pour nous : H. est arrivé juste pile alors que je terminais des formations pro indispensables et très prenantes … S’il était arrivé un an plus tôt (comme « prévu »), j’aurais vraiment galéré avec lui tout petit … Et là, pour le deuxième, je me dis qu’il ne vient pas car c’est trop rapproché de H., qu’on va galérer avec deux enfants en bas âge …
      Mais d’un autre côté, cela voudrait dire qu’il ne devrait pas y avoir d’accidents et de grossesses non désirées, si vraiment les bébés ne venaient que quand ils le voulaient ? 😦

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      1. Oui on se dit que la vie essaye de nous apprendre un peu ce que c’est, la vraie vie !
        Mais tu as raison sur la fin, parfois on dirait qu’il y a quand même des couacs 😉

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  9. C’est marrant , je crois que j’aurais pu écrire cet article. On m’avait déjà fait la même remarque il y a quelques années, et c’est vrai que jusque là je considère que j’ai eu beaucoup de chance dans la vie en général. La PMA, l’endometriose, un juste retour des choses? Je n’ai pas la réponse. J’espère simplement que la balance ne mettre pas trop longtemps à retrouver l’équilibre 😉 pour toi aussi! Des gros bisous

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    1. Merci, et oui, cette p***in de balance a intérêt à vite retrouver son équilibre par chez toi !
      Sinon, je m’aperçois en vous lisant qu’en fait ce genre de remarque que m’avait faite mon amie est assez courante … c’est tout de même assez triste …
      Bisous aussi !

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  10. Que de questionnements… que je partage !

    Comme beaucoup je pense qu’il n’y a pas de fatalité. Certains parcours de vie sont plus compliqués que d’autres et les malheurs arrivent parfois plusieurs fois de suite au même endroit, mais je suis persuadée que chacun a le pouvoir d’influer le destin. Question de travail, de persévérance, d’éducation aussi sans doute.
    Par contre je suis persuadée qu’aucun bonheur n’est jamais parfait et que chacun d’entre nous possède sa « tare » : une allergie, un toc, une maladie…

    Si je regarde dans le rétro, c’est plutôt pas mal : un mari, un boulot, un bébé en super santé, une maison, les amis… Ça a l’air chouette vu de l’extérieur. Et ça l’est.
    Sauf qu’on s’est toujours donné les moyens d’arriver à nos fins, au prix de sacrifices et d’abnégation, et qu’on a l’un et l’autre notre « tare » : moi l’infertilité + allergie au pollen et lui un psoriasis. On s’amuse parfois à se dire : « c’est quoi le pire? avoir les jambes couvertes de psoriasis ou ne pas être fichu de faire un bébé couette ? » ou alors « passer par la PMA ou ne pas avoir de boulot? ». Bon ça ne fait pas avancer le schmilblick mais ça aide à relativiser !

    Bon courage et merci pour tes beaux articles.

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    1. Ah oui vous vous amusez bien avec ton homme avec ce genre de questions lol !
      Mais je partage ta vision des choses : oui le malheur arrive trop souvent au même endroit à plusieurs reprises, mais on peut aussi influer dans une certaine mesure sur son destin …
      Merci pour tes compliments sur mes articles ! Bises.

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