Je suis bien obligée de me rendre à l’évidence : je suis sujette au baby blues, voire à une légère dépression post-partum …
Les symptômes sont simples à reconnaître, chez moi : j’alterne moments de pure euphorie, genre j’ai envie de me mettre dans la position de superwoman et le monde m’appartient, et moments d’abattement total, où j’ai envie de me rouler en boule sous ma couette, ou, pire, de me tirer toute seule loin d’ici (MILK très indigne, donc). Surtout, je pleure pour un rien, mais pas quelques larmes qui perlent aux coins des yeux, non, parfois, ça va jusqu’aux bons gros sanglots … Cela se manifeste surtout en fin de journée, à la tombée de la nuit, et parfois lors des réveils nocturnes … La moindre petite remarque de mon Mari, ou un comportement du bébé un peu préoccupant, comme un biberon pas terminé ou une difficulté à se rendormir, et bam, c’est parti … 😦
Cela commence à la maternité, mais bon je sais que c’est assez classique, le fameux baby blues : chute d’hormones, fatigue de l’accouchement et/ou accumulation de nuits presque blanches. Par contre, ça continue largement après, jusqu’aux trois mois de l’enfant à peu près.
Pour H., j’avais mis cela sur le compte de notre départ de Paris. Dire que je suis partie à reculons est un euphémisme, alors je pensais que mon état émotionnel « bizarre » à cette période-là était du à cela également …
Mais là, je suis bien obligée d’avouer que je ne suis pas beaucoup mieux depuis la naissance de J. … Est-ce vraiment uniquement hormonal ? Et finalement, peut-être que cela dure quelques mois à cause du manque de sommeil qui s’accumule (non J. ne fait pas encore ses nuits – mais est un bébé très facile à vivre) ? Bon, je pense que l’hospitalisation pour sa bronchiolite n’a pas aidé …
Néanmoins, ma relation avec mes bébés n’en est pas affectée, je n’ai pas de mal à m’occuper d’eux (bon sauf cas d’extrême fatigue, et je passe le relais au Papa, très présent) – je sais que cela est malheureusement une manifestation classique de la dépression postnatale. Non, chez moi, ça se manifeste « seulement » par une humeur de dogue et quelques représentations d’un spectacle son et lumière dont le thème serait « les chutes du Niagara » …
Pourtant, il ne faut pas se méprendre, je les aime, mes deux loustics, et je suis plus qu’heureuse d’avoir cette fratrie dont je rêvais depuis toujours … Parfois, mon cœur déborde d’amour et de plénitude, c’en est même effrayant (tiens, y aurait-il une explication psy à chercher par là ?) … Je sais bien que sur le papier, nous avons la vie parfaite : une relation longue et stable, de bons salaires, un appartement magnifique, et deux beaux enfants en bonne santé (ainsi qu’un gros chat orange) …
Alors, j’en ai pris mon parti : je ne peux pas lutter contre ces moments d’abattement, et je laisse venir les larmes quand elles sont là, cela ne dure jamais longtemps et après je me sens bien mieux …
Je ressens quand même un fond de culpabilité, à me mettre dans des états pareils alors que j’ai ces deux trésors, conçus pas si difficilement que cela, tandis qu’elles sont tellement nombreuses à galérer, ces mamans-dans-leur-cœur-qui-attendent-depuis-trop-longtemps-leur-enfant … 😦
Bon, par contre, autant vous dire que mon pauvre Mari ne sait pas où se mettre, à chaque fois que cela arrive … C’est un garçon très cartésien, qui n’admet pas vraiment que des hormones puissent avoir une influence sur notre comportement … Et de par notre relation très proche et complice, il cherche à comprendre ce qui ne va pas, en insistant bien – ce qui empire la « crise » je pense, et ne comprend pas quand je lui réponds que tout va bien mais que je ne peux pas m’en empêcher … 😦
Bon, cette illustration trouvée dans Elle par ma mère résume bien les journées avec un petit bébé, et la conclusion me va : « on est hyper crevé mais (hyper) heureux ». 🙂
Mais pitié, dites-moi que je ne suis pas la seule à être dans cet état émotionnel plutôt instable après une naissance …