Pour ma première grossesse, on m’avait prêté quelques livres de pregnant-bitch, que j’avais lus avec attention bien sûr, mais que j’ai depuis rendus à leurs propriétaires à notre départ de Paris. Du coup, cette fois-ci, je n’avais rien sous la main, alors il y a quelques semaines, j’ai commandé deux ouvrages : « Bien-être et maternité » de Bernadette de Gasquet, et « J’accouche bientôt – Que faire de la douleur ? » de Maïtie Trélaün.
Le premier est une sorte de bible sur comment se sentir bien physiquement pendant la grossesse, il y a quelques bons conseils, mais il est un peu trop axé « gym posturale » pour moi, ce n’est pas trop ma tasse de thé (à tort bien sûr, car j’ai une très mauvaise posture en général – CQFD). J’essaie néanmoins de m’en inspirer pour trouver les meilleures positions en toutes situations, pour « ouvrir » mon ventre et faire de la place à mon loustic gigotant, et limiter ces foutues contractions bien sûr …
Bref, c’est du deuxième livre dont je veux vous parler aujourd’hui … LE livre qui te donne des regrets sur ton accouchement …

Attention, je suis lucide, je sais bien depuis le jour J que la naissance de H. n’a pas été une naissance de rêve, loin de là. Une péridurale difficile à poser, qui n’agit que d’un côté, une perfusion d’ocytocine pour accélérer le travail qui pourtant nous semblait bien avancer, un utérus qui finit par rester contracté en permanence (tiens, tiens, on y revient toujours, à ce fichu utérus contractile), et un bébé qui fatigue, ce qui conduit donc à une césarienne en urgence à 8 centimètres de dilatation, avec le futur Papa qui attend en-dehors du bloc …
Voilà, je n’ai pas attrapé mon bébé, on ne me l’a pas posé sur le ventre pour le peau-à-peau et la première tétée, nous n’avons pas partagé ses premiers instants de vie avec son Papa, qui n’a pas pu couper le cordon bien sûr, je les ai attendus tous les deux en salle de réveil un bon moment, et c’est un petit être tout habillé et tout groggy qui est enfin arrivé dans mes bras …
Mais je suis aussi pragmatique, et c’est ce qui m’a fait « oublier » instantanément cette naissance un peu « bâclée » : je sais qu’un accouchement peut virer au tragique, alors la seule chose qui compte est que nous allions bien tous les deux …
Mais depuis donc, j’ai lu ce livre … et il faut se rendre à l’évidence, tout dans mon premier accouchement s’est passé comme ce que l’auteur critique dans son livre …
Bon, ne nous leurrons pas, bien qu’elle essaie d’y mettre les formes, ce livre est un manifeste anti-péridurale et pro-accouchement à domicile … Pour autant, je suis trop cartésienne pour admettre qu’on puisse accoucher chez soi, par choix (allô, l’hémorragie de la délivrance ou la détresse respiratoire d’un nouveau-né, ça vous dit quelque chose ?), mais j’étais quand même curieuse de savoir si ce livre apportait des clés pour supporter et accompagner la douleur d’un accouchement sans péridurale …
Bon, je casse le suspense, mais il n’apporte aucune clé, à part peut-être quelques positions pouvant permettre de mieux supporter les contractions (ok, toutes sauf allongée sur le dos, donc rien de nouveau sous le soleil là non plus) … et il critique ouvertement la procédure classique mise en place à notre époque dans les maternités : monitoring en continu limitant les mouvements de la maman, pose de la péridurale relativement tôt et perfusion d’ocytocine peu longtemps après car la péridurale ralentit le travail (et, presque suggéré, car l’équipe médicale aime quand ça va vite) …
Exactement ce qu’il s’est passé pour nous donc … Nous avions trouvé bizarre, sur le moment, la mise en place de la perfusion d’ocytocine, car nous n’étions pas là depuis très longtemps (je pense avoir été installée en salle d’accouchement vers 7h du matin et H. est né à 13h18), et il nous semblait que cela avançait « normalement », surtout pour un premier accouchement, débuté en perdant les eaux de surcroît … Mais nous ne sommes pas des gens très procéduriers, alors nous n’en avons pas parlé après coup au staff …
Là, au fil de ma lecture, j’avoue avoir ressenti des pincements au cœur : oui, cela aurait pu se passer différemment … Aurions-nous du être fermes et refuser l’ocytocine ? Bref, c’est certes trop tard !
Une chose est sûre : les accouchements idylliques racontés dans ce bouquin font paraître bien pâle un accouchement comme le mien … qui a eu lieu dans une grande usine ultra-médicalisée (et ultra-secure, évidemment) que peut être un hôpital comme Necker … Je ne peux rien y changer, mais par contre, la question que je me pose est « que puis-je faire pour changer la donne cette fois-ci » ? La suite au prochain numéro …
N’hésitez pas si vous avez des lectures de dinde à me conseiller, j’ai tout mon temps en ce moment ! 😉