Le grand secret

Nous n’avons parlé à personne, parmi notre famille et nos amis, de notre désir plus qu’actif d’un deuxième enfant …

Je ne l’ai même pas dit à ma mère ! Lorsque nous avions pris la décision de nous lancer dans les essais bébé et d’arrêter la pilule, en janvier 2012, je le lui avais dit (en plus, j’avoue un peu honteusement que c’est souvent elle qui m’achetait ma pilule, car elle connaissait bien sa pharmacienne et cela m’évitait d’aller chez un médecin pour avoir une ordonnance) … Et quand mes règles ne sont pas réapparues, je me suis tout naturellement tournée vers elle, et donc elle a suivi toutes les étapes de notre parcours … Je l’ai regretté par la suite, car je sais que cela l’a beaucoup contrariée et inquiétée – pour nous, ma mère n’était pas du genre à vouloir être grand-mère à tout prix et à mettre la pression pour cela, mais bien sûr elle adore H. maintenant …

Au fil du temps, nous en avions un peu parlé autour de nous, vous savez ce que c’est malheureusement, nous nous sommes mariés en septembre 2010, après déjà 10 ans d’histoire commune, alors forcément nous avions régulièrement droit au « et le bébé c’est pour quand ? » …

J’ai toujours été partagée sur ce point : faut-il en parler à nos proches ou non ? Je me souviendrai toujours de cette phrase que m’avait rapportée mon amie qui a eu ses deux enfants par FIV, dont je vous parlais hier, prononcée par son professeur qui lui avait demandé à qui ils avaient parlé de leurs soucis au début du parcours PMA et à qui ils avaient répondu « nos parents seulement » : « c’est déjà trop » …

Bien sûr, c’est pénible d’éluder la question « c’est pour quand ? », mais je trouvais tout aussi pénible les regards de pitié et les phrases toutes faites lancés par nos amis et nos proches lorsqu’ils nous demandaient où nous en étions …

Pour le deuxième, je m’imaginais surprendre tout le monde, car, vous l’avez compris maintenant, j’ai vraiment cru que, sur un malentendu, ça allait marcher rapidement (ben oui, quand on a des cycles à peu près réguliers, il suffit de se regarder dans les yeux et on tombe enceinte, non ?), et comme nous avions commencé les essais relativement tôt par rapport à la naissance de H., la question « à quand le deuxième ? » ne s’est pas faite trop pressante pour l’instant.

Mais, jusqu’à quand va-t-on tenir ? Je suis sure que les occasions où il faudra répondre à cette fameuse question vont se multiplier dans les mois à venir … J’aimerais ne rien dire, vraiment, mais tout le monde sait que nous souhaitons plus d’un enfant …

Et vous, comment vous situez-vous par rapport à ça ? Secret ou pas ?

22 réflexions sur “Le grand secret

  1. Au début des essais j’en ai parlé. Puis plus le temps passait plus j’ai retourné ma veste en expliquant que finalement ce n’était pas le moment qu’on allait attendre un peu du coup. Au final qq amis et la famille proches savent pour la PMA mais je ne donne jamais les dates pour ne pas être assaillie de questions quand je n’ai pas envie d’aborder le sujet.

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      1. Je me rends compte qu’au final « trop » de personnes sont au courant. la famille proche est déjà au courant du test positif, et les amis proches me questionnent beaucoup. Nous allons devoir faire des annonces bcp pus tôt que je ne le pensais et ça m’embête mais bon… C’était bien aussi parfois d’avoir des gens à qui parler….

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      2. Oui je comprends que ça t’embête, mais ce sera quand même sympa de partager cela avec vos proches. Heureusement nous avions réussi à éviter cela le cycle où ça a marché pour H. … je ne sais pas trop comment en fait, peut être parce que c’était juste à la rentrée, et que la stimulation a été rapide …

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      3. J’ai dû faire garde l’ainé pour la ponction donc celles qui savent que je suis en PMA se sont doutées de qqch… Je ne vais pas pouvoir mentir encore longtemps en leur disant que je n’ai pas encore les résultats! Ce qui est con car avec l’hyperstim et mon foie un peu bof j’avais une bonne excuse pour ne pas boire!

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  2. Chez nous pas de secrets. Mais comme certains de notre famille ou amis sont loin, on a pas de questions tous les quart d’heure… ce qui peut faciliter la chose. Chacun fait ce qu’il vit le mieux je pense.

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    1. C’est évident que la seule chose à faire c’est de faire comme on le sent, à l’instant donné. Mais en ce qui nous concerne, j’avais regretté par la suite de l’avoir dit à certaines personnes …
      J’espère que tu vas bien !

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  3. Au début seule ma mère était au courant et puis au fil des mois et des années on a commencé à agrandir le cercle des gens à qui on le disait. C’est vraiment une question compliquée je trouve. D’un côté il paraît important que les gens sachent que l’infertilité existe parfois très près d’eux (et puis ça n’a rien de honteux après tout!) et de l’autre ça rend parfois les choses difficiles à vivre au jour le jour car les gens commencent à se renseigner sur les dates, à nous relancer voire à ne plus nous parler que de ça et pire pour certains à nous prendre en pitié. Bref, choisir d’en parler ou non n’est pas facile et c’est vraiment à chacun de faire comme il le sent (et sans culpabiliser!). Ce qui m’a vraiment aidé dans mon cas c’est d’en avoir parlé à de très bonnes amies ouvertes d’esprit et très fines dans l’approche de la question. Ca me permet de ne pas me sentir seule et relativiser (bon, je n’y arrive pas toujours!) les maladresses des autres.

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    1. Bien sûr que ça n’a rien de honteux ! Je ne ressens aucun malaise à expliquer comment nous avons eu H. …
      Par contre, c’est exactement comme tu le décris : avec certaines personnes ça peut devenir assez lourd …

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  4. Nous à force d’entendre tjs la même question « et vous c’est pour quand? » on a fini par dire qu’on avait qq soucis et que ça prendrait plus de temps que prévu. Qd on me pose des questions sur notre parcours, j’y réponds. Du coup, en retour, j’ai été fort blessée par l’annonce de ma soeur qui est enceinte et qui a fait une FIV (2 ans d’essais), alors qu’elle n’arrêtait pas de répéter qu’un enfant n’était pas possible pr le moment vu qu’ils faisaient une thèse… L’avantage d’avoir dit autour de nous qu’on a des soucis, c’est que tout le monde nous laisse tranquilles et on ne nous pose plus de questions débiles du genre « et vs c’est pr quand?’

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    1. C’est déjà bien si les gens à qui vous avez expliqué vos soucis vous laissent tranquilles depuis … Nous on avait quand même droit à des questions précises après …
      Par rapport à ta sœur, je pense comprendre ce que tu ressens, mais malheureusement chacun est différent, et visiblement elle ne se sentait pas d’en parler … J’imagine que ce n’est pas facile, mais il faut respecter le choix de chacun …

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  5. Au début je n’ai rien dit des essais, puis au bout de 6 mois j’ai trouvé le temps long en grande impatiente que je suis et j’ai voulu en parler pour avoir du réconfort – j’ai regretté amèrement car du soutien j’en ai eu point mais des jugements et des réflexions que c’était dans la tête j’en ai eu à la pelle. Donc je me suis fermée et je me suis tournée vers la blogo pour avoir du vrai soutien. Aucun regret !

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    1. Je pense que j’ai fait à peu près comme toi à l’époque … et je l’ai regretté …
      Donc cette fois-ci, on espère pouvoir tenir et ne pas en parler avant qu’il y ait du « concret » … 🙂

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  6. Nous on l’a dit qu’à MES parents. Point barre. On vit loin donc c’est facile de cacher le parcours PMA.
    Je voulais te dire, pour l’enfant rapidement, il faut se regarder par les yeux MAIS en se tenant la main aussi. Sinon, ça marche pas hein !

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  7. on a tres peu parler des essais bebe, et depuis le diagnostic, on a completement arrete… et ca me va bien… la psy nous avait dit aussi de le dire a personne… un parcours PMA, c’est faire un deuil, et les gens, avec leurs encouragements (dans le meilleur des cas) sont souvent completement a cote de la plaque…

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    1. Oui, je suis vraiment persuadée qu’il ne faudrait pas en parler à nos proches … Ça ne m’étonne pas que ta psy te conseillait cela … Mais les gens sont parfois tellement insistants !

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  8. Nous n’avons parlé à personne de notre envie bébé car au fond ça ne regarde personne. Par contre tout le monde est au courant de ma stérilité. Famille, amis, connaissance j’en parle et je milite beaucoup aussi. Parce que si on se cache toutes comment les gens changeront-ils ? On se plaint (et moi aussi) des réflexions des gens, de l’incompréhension, des jugements mais si on n’explique pas ce qu’on ressent, ce qu’on vit, comment l’infertilité peut-elle être enfin comprise avec empathie ?
    Et puis je n’ai pas honte. Je suis stérile, mes enfants sont issus du don et j’en suis fière. Mon voeux le plus cher est qu’ils deviennent aussi fier que moi d’être né grâce à la compréhension et à l’empathie de quelqu’un de totalement inconnu.
    Quant aux cons ? Bah je leur clouait le bec. « c’est pour quand le bébé ? » « ah bah pas tout de suite je suis stérile et puis j’ai pas de congélo de toute façon ».
    Les gens ne changeront pas d’eux même et il n’y a que nous qui puissions faire changer le regard de l’infertilité.

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    1. Ah mais bien sûr qu’il faut en être fier ! Et parler de l’infertilité et de la PMA pour faire avancer les choses. Mais tu le résumes très bien : une envie de bébé ne regarde personne d’autre que les personnes concernées …

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  9. Pour nous, personne ne nous la pose. Ils savent combien on a galere et ne sont pas assez idiots pour nous sauter sur le haricot. Mais on ne s’en cachera pas. On a mis 1 an avant d’en parler a nos amis, et on a eu tord car certains se sont reveles etre de formidables soutiens. Mais c’est vraiment parce que je suis en mode « fuck », et que j’ai decide que l’infertilite, je n’en aurai plus honte.

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    1. Vraiment, ce n’est pas du tout pour une question de honte que j’aurais aimé ne pas en parler pour le premier, c’est pour la même raison qu’à présent : ça ne regarde personne, et on préfère être tranquille. 🙂
      Malheureusement, je ne peux pas dire clairement si nous avons eu de bons soutiens pendant notre (plutôt petit) parcours PMA pour H. … donc je suppose que ça n’a pas été le cas … Mais tant mieux pour vous si vous vous êtes sentis soutenus par certains de vos proches !

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